Eau et énergie : la piscine basse consommation à portée du plus grand nombre

Un volume d’eau divisé par cinq depuis les années 80

D'une piscine très orientée « natation », dans les années 80/90, les Français sont progressivement passés à une piscine davantage tournée vers la détente. Aujourd’hui, ils préfèrent installer des piscines enterrées plus petites qu'auparavant, mais beaucoup plus fournies en équipements en tout genre pour répondre aux différentes envies de toute la famille (nage à contre courant, escaliers, balnéos intégrées, aquabikes, jets de massage, harnais de nage, etc.). Les piscines ne sont plus l’apanage des grandes propriétés et se fondent désormais parfaitement dans les petits jardins. Les piscines se sont en effet largement démocratisées : leur nombre en France a été mutiplié par 3 en moins de 20 ans.

Ainsi, dans les années 80, une piscine faisait en moyenne 72 m2 (12x6 m) et 1,80 m de profondeur, pour un volume d’eau de près de 130 m3. Aujourd’hui, les nouvelles constructions font en moyenne 21 m2 (7x3) pour 1,30 m de profondeur et donc environ 27 m3. Elles sont également moins rectilignes que par le passé et adoptent des formes souvent plus originales.

Une consommation d’eau relative

Une fois remplie, une piscine n’a pas besoin d’être vidée chaque année. Dans l’hypothèse du renouvellement annuel d’un tiers du bassin, la consommation en eau d’une piscine familiale moyenne de 4x8 m correspond à environ 15 m3/an.

BON À SAVOIR

À titre de comparaison, on estime qu’une famille moyenne de 4 personnes consomme 150 m3 d’eau par an, soit 55 m3 par adulte et 20 m3 par enfant. Une famille moyenne consomme, uniquement dans les toilettes, 50 litres par jour soit 18 m3 par an. Dans le cadre d’une fuite goutte à goutte sur un robinet, la perte d’eau est de 4 litres par heure soit 35 m3 par an. Il faut 15 m3 d’eau pour obtenir 2 kg de viande de bœuf.

De nombreuses alternatives au renouvellement de l’eau

Pour éviter d’avoir à procéder au renouvellement annuel de l’eau du bassin, les professionnels proposent aujourd’hui des techniques et matériels très utiles. Les couvertures limitent l’évaporation et les médias filtrants ont progressé ce qui permet de limiter les lavages de filtres.

Par ailleurs, l’hivernage d’une piscine peut désormais s’effectuer sans abaisser la ligne d’eau, évitant une remise à niveau au printemps d’autant plus que la pluviométrie permet, dans la plupart des régions, d’effectuer le renouvellement nécessaire sans avoir besoin de remplir par un apport d’eau du réseau. En France, une piscine reçoit en moyenne 90 cm d’eau de pluie chaque année.

Traitement de l’eau : efficacité et facilité au programme

Pour faciliter le traitement de l’eau, les professionnels ont développé de nouvelles solutions qui permettent également de réduire l’impact environnemental de la piscine et son coût de fonctionnement. Mais, rappelons avant tout que 80% du traitement de l’eau est effectué par la filtration mécanique. Le traitement avec des produits, indispensable pour éradiquer les bactéries et avoir une eau saine compte pour 20%. Avec une bonne filtration et un bon équilibre de l’eau, nul besoin de doses importantes de produits pour avoir une eau claire et limpide.

Le bon équilibre de l’eau peut être vérifié facilement chaque semaine par le propriétaire en s’intéressant au ph et au désinfectant afin de limiter la consommation de produits de traitement. Ces paramètres s’affichent même directement sur smartphone lorsque le système est mis en œuvre sur la piscine. La quantité de produit à introduire est alors limitée et indiquée au propriétaire ou exploitant du bassin.

Les piscinistes proposent également des systèmes automatiques pour traiter l’eau, à l’image des systèmes à électrolyse. Au contact de la cellule de l’électrolyseur, le sel se transforme immédiatement en chlore qui détruit algues et germes avec une grande efficacité, avant de se retransformer en sel. L'électrolyse au sel repose donc sur un cycle perpétuel. Les professionnels développent également des produits de traitement alternatifs au chlore : à l’oxygène actif, à l’ozone, aux UV, etc.

De plus, pour aider les propriétaires de piscines à bien doser leurs produits de traitement, les professionnels ont notamment mis au point des tablettes multifonctions pré-dosées. Elles combinent tous les produits pour traiter l’eau en un seul geste et permettent de dispenser la dose nécessaire pour un traitement efficace. Dans le même esprit, les systèmes de dosage automatique des produits permettent également d’en limiter l’usage et d’injecter uniquement la dose utile au traitement dans le bassin.

BON À SAVOIR

Au premier remplissage et au moins une fois par an à la réouverture de la piscine, les professionnels Propiscines® proposent d’analyser l’eau des bassins de façon très précise (9 paramètres testés). Les propriétaires de piscines peuvent apporter leur eau chez le professionnel qui, après quelques minutes d’analyse, est en mesure de recommander les produits adaptés et le dosage précis pour équilibrer l’eau afin de limiter la consommation des produits, souvent liée à une méconnaissance.

Filtration : 6,5 fois moins d’énergie nécessaire depuis les années 80

Les systèmes de filtration privilégient désormais l’allongement du temps de filtration sur la puissance : les petits moteurs, moins énergivores, ont pris le pas sur les gros. Alors qu’en 1980, une pompe de filtration de 2 600 Watts permettait de filtrer 25 m3/h pour une consommation annuelle de 5 600 kWh, il est aujourd’hui possible d’équiper sa piscine avec un système de filtration de 200 watts hyper pointu, à vitesse de filtration adaptable et capable de limiter la consommation énergétique annuelle à seulement 860 kWh/an.

Pour optimiser la filtration, les réseaux hydrauliques sont également conçus pour faciliter la circulation de l’eau en limitant les pertes de charge. Les professionnels utilisent désormais un logiciel de calcul dédié pour créer les installations, notamment en simplifiant les réseaux pour éviter les coudes, les carrefours, etc.

Par ailleurs, la filtration de l’eau s’améliore avec la diversification des médias filtrants. Différents systèmes existent tels que les filtres à sable ou à diatomée, les filtres utilisant du verre présenté sous forme de granulés de verre recyclé et poli, mais également les poches filtrantes jetables ou lavables, les filtres à cartouches, etc.

Enfin, la sensibilisation des propriétaires de piscines à la juste programmation des durées de filtration peut également permettre de limiter la consommation énergétique. Il faut notamment savoir que le temps journalier de filtration dépend de la température de l'eau.

BON À SAVOIR

Les Professionnels de la piscine étudient de nombreuses pistes pour augmenter les capacités de filtration, tout en diminuant la consommation énergétique des systèmes. Ils comptent ainsi continuer à réduire la taille des moteurs des pompes à filtration, améliorer la préfiltration pour empêcher les impuretés d’arriver dans la filtration, etc. La domotique a également un rôle très important à jouer en permettant de piloter électroniquement et donc précisément le temps de filtration, le lavage des filtres… en fonction de différents paramètres. Ces systèmes d’automatisation complexes sont apparus récemment sur le marché afin de piloter à distance et précisément le traitement de l’eau du bassin. Le défi sera de les démocratiser et de former les professionnels à les installer et à les proposer aux clients, notamment en rénovation des systèmes existants.

Chauffages : de nombreuses solutions écologiques

Aujourd’hui, près d’une piscine sur trois est équipée d’un système de chauffage. Il est, en effet, facile et peu coûteux de préserver la température de l’eau en été avec une simple couverture isotherme. De plus, il existe désormais des couvertures automatiques à lames solaires.

Ces couvertures nouvelle-génération présentent l’avantage de concilier sécurité, en protégeant le bassin et chauffage solaire pour bénéficier d’une température d’eau plus agréable sans la moindre dépense énergétique. Les abris peuvent également permettre de conserver une température de baignade idéale, car l’effet de serre apporte une augmentation de 4 à 6 degrés de la température de l’eau.

Pour les piscines équipées de système de chauffage, la consommation d’énergie a été considérablement réduite. Alors qu’elle était de 15 000 kWh par an en 1980, avec un réchauffeur électrique ou un échangeur ayant un rendement proche de 1, elle est passée à 1 570 kWh/an en 2015, avec une pompe à chaleur ayant un rendement proche de 4. Aujourd’hui, l’utilisation de solutions hybrides réduit encore cette consommation, avec des pompes à chaleur ayant un rendement proche de 6, des systèmes solaires, etc.

BON À SAVOIR

Dans les années à venir, les systèmes de chauffage vont devenir de plus en plus écologiques, pour préserver l’environnement en limitant les consommations d’énergie. Le rendement des pompes à chaleur va ainsi continuer de s’améliorer, tout comme les performances des couvertures. Le comportement des possesseurs a également un rôle à jouer en matière de chauffage : la généralisation de l’utilisation de la couverture isotherme lorsque la piscine n’est pas utilisée a, par exemple, une incidence directe sur la diminution de la consommation énergétique puisqu’elle permet de réduire l’utilisation du chauffage.

Éclairage : moins d’électricité pour plus de beauté !

Pour prolonger les baignades en soirée et mettre en valeur les piscines dans le jardin, de nombreux bassins sont équipés de systèmes d’éclairage.

Dans les années 80, ils étaient composés d’ampoules à incandescence, en moyenne deux, d’une puissance de 300 watts chacune. Aujourd’hui, une LED de 15 watts suffit à éclairer un bassin. S’ils sont moins énergivores, les lumières des spots LED donnent de nouvelles couleurs aux piscines. Les bassins illuminés de rose, mauve, vert, jaune, orange, offrent une nouvelle vision du jardin et créent des ambiances exceptionnelles.

Les possibilités de variations chromatiques sont très nombreuses et la plupart des spots peuvent être programmés pour que les jeux de lumières se succèdent au rythme des ambiances souhaitées.