Le calculateur révèle une consommation d’eau surévaluée
La Commission Développement Durable de la FPP, créée dès 2006, travaille de longue date sur la gestion de l’eau des piscines. Devant l’urgence des enjeux liés aux économies d’eau, elle a lancé au printemps dernier la conception d’un calculateur de l’utilisation d’eau des piscines pour faire un état des lieux précis sur le sujet et déterminer les leviers à actionner pour renforcer les économies en la matière.
En cours d’élaboration, la première version de ce nouvel outil complexe a d’ores et déjà permis de constater qu’une piscine française de 4 x 8 m n’utilise en moyenne que 7 m3 d’eau. Cette mise à jour prend notamment en compte le passage d’un hivernage passif à un hivernage actif, qui ne nécessite pas d’abaissement de la ligne d’eau d’1/3 du volume du bassin.
Plus d’une quinzaine de paramètres pris en compte
Bien au-delà de l’hivernage, le calculateur de la FPP est un outil puissant et précis qui prend en compte plus d’une quinzaine de critères pour déterminer la consommation d’eau d’une piscine. Depuis sa taille, son implantation géographique, en passant par ses équipements et leur façon de les utiliser jusqu’au nombre moyen de jours de baignades et de baigneurs… tous les paramètres influencent la consommation de l’eau.
L’évaporation dépend en effet de la région, de la présence d’une couverture ou d’un abri et de sa durée d’ouverture … Le nombre de baigneurs joue également sur les échappées d’eau dues aux éclaboussures, tandis que les équipements et leur façon de les utiliser jouent également sur la quantité d’eau utilisée : comme la fréquence du contre-lavage des filtres, etc.
Une efficacité prouvée face à la réalité
Ce nouveau calculateur de la FPP, conçu par des ingénieurs environnementaux experts des piscines, permet ainsi d’objectiver scientifiquement la consommation d’eau des piscines. Son efficacité a d’ores et déjà été mise à l’épreuve de la réalité, en comparant ses calculs aux résultats obtenus par des compteurs d’eau. Ces comparatifs ont permis de prouver son efficacité en aboutissant à des résultats similaires. Une centaine de compteurs seront installés sur des piscines familiales afin de consolider ces résultats.
Un outil performant pour réduire la consommation d’eau
La FPP finalise actuellement son calculateur afin de le rendre le plus pointu possible. L’objectif est en effet de pouvoir le mettre à disposition du grand public dans une version simplifiée afin que chacun puisse évaluer la consommation d’eau de sa piscine et connaître les leviers à actionner pour la réduire. Une bonne gestion du bassin peut en effet permettre de réduire drastiquement l’utilisation de l’eau. La FPP se fixe pour objectif de soumettre son calculateur à la validation d’un bureau d’études indépendant et, si possible, à l’ADEME.
Exemples de calculs pour une piscine enterrée familiale de 8 x 4 m et d’une profondeur de 1,35 m en moyenne (hors premier remplissage)
Équipements et habitudes de baignades :
- 1 filtre à cartouches
- 1 couverture
- 1 système de chauffage
- Hivernage sans abaisser le niveau d’eau
- Sans domotique
- Sans système de récupération de l’eau de pluie
- Sans réutilisation de l’eau du trop plein
- Entre 81 et 100 jours d’utilisation de la piscine
- Bassin découvert 6 h par jour d’utilisation
- 4 baigneurs en moyenne
Consommation d’eau selon la zone géographique :
- Bordeaux : 1,26 m3 / an
- Toulouse : 3,40 m3 / an
- Aix-en-Provence : 7,39 m3 / an
Impact de la couverture (à Toulouse) :
- Sans couverture : 36,59 m3 / an
- Avec couverture ouverte 12h / jour d’utilisation : 8,26 m3 / an
- Avec couverture ouverte 4 h / jour : 1,78 m3 / an
Le cas des piscines hors-sol : une eau conservable au fil des ans
Les piscines hors sol sont des piscines qui peuvent être installées tout simplement à même le sol, sans aménagement spécifique. Lorsqu’elles sont équipées d’une couverture et hivernée sans abaisser le niveau de l’eau, elles utilisent entre 0 et 5 m3 d’eau par an, avec une moyenne de 3 m3 au plan national. Quant au remplissage initial, il est réalisé avec 19 m3 d’eauen moyenne.
Des équipements et pratiques adaptés à une gestion durable de l’eau
Bien équipées et entretenues, les piscines hors sol sont, tout comme les piscines enterrées, capables de conserver leur eau durant plusieurs années. Afin de préserver une qualité d’eau satisfaisante, une piscine hors-sol doit au minimum être équipée d’un système de filtration. De plus, ce type de piscine peut également être traité à l’électrolyse de sel, comme les piscines enterrées, pour réguler leur traitement.
Par ailleurs, il est indispensable de les couvrir en dehors des heures de baignade afin d’en limiter l’évaporation. Les professionnels rappellent ainsi qu’il est inutile de vider ces bassins en fin de saison des baignades pour à nouveau les remplir l’été suivant. Une habitude d’économie d’eau d’autant plus importante à prendre dans le contexte du réchauffement climatique.
Un accès facilité au bien-être chez soi
Moins onéreuses que les piscines enterrées, les piscines hors sol permettent aux familles ayant des budgets restreints de profiter des joies de la baignade à domicile et de se rafraîchir, en particulier dans les zones le plus chaudes. Les professionnels soulignent ainsi qu’il est important de laisser à tous les foyers la possibilité d’accéder à ces espaces de bien-être. Ils signalent qu’il serait paradoxal de vouloir les interdire, privant les foyers les plus modestes d’un accès facile à la fraîcheur dans les régions exposées à la sécheresse.
Les professionnels rappellent qu’il existe des piscines hors sol de qualité, assurant des garanties suffisantes pour une bonne utilisation. Qu’elles soient en bois, tubulaires, en acier ou autoportantes, désormais, ce type de piscines bénéficie également d’une large gamme d’équipements pour en profiter au maximum. Elles peuvent en particulier être chauffées à l’aide d’une pompe à chaleur. Par ailleurs, les professionnels rappellent qu’il est préférable d’avoir une échelle relevable afin d’assurer la sécurité du bassin et d’éviter que les jeunes enfants puissent y entrer en se soustrayant à la vigilance d’un adulte.