Moins 45 % d’eau utilisée en 25 ans pour une piscine
Les professionnels de la piscine forment désormais les clients à la préservation de la ressource en eau.
Ce qui a contribué à faire baisser fortement l’utilisation de l’eau, par exemple les clients ne vident plus leurs piscines entièrement, chaque année, comme autrefois.
L’utilisation de l’eau des piscines familiales représente une faible part de l’utilisation de l’eau annuelle en France, selon la répartition suivante : 0,11% pour le parc total des piscines et 0,02% pour le remplissage des nouveaux bassins. On peut ainsi dire que la totalité des piscines en France, soit plus de 3 millions en 2021, n’utilise que 0,1 % de la consommation globale d’eau du pays.
De plus, l’utilisation de l’eau d’une piscine a largement été réduite en France : moins 45 % en 25 ans. Cette diminution drastique est due à l’action coordonnée de deux facteurs : l’innovation, avec notamment l’arrivée de techniques de filtration plus efficientes associées à une bonne circulation d’eau ainsi que la réduction des volumes des bassins.
Les conseils de professionnels
Les professionnels sont mobilisés pour conseiller les détenteurs de piscines sur les bonnes pratiques à adopter afin de réduire davantage l’utilisation de l’eau dans les piscines. Les consommateurs peuvent facilement retrouver les conseils sur propiscines.fr, le site internet de la FPP :
- Une piscine ne se vide pas chaque année : le renouvellement d’un tiers de l’eau du bassin est largement suffisant.
- Mettre la piscine en hivernage actif : cette technique permet de conserver l’eau de la piscine sans la changer.
- Protéger la piscine avec une couverture afin de limiter la pollution extérieure ainsi que l’évaporation de l’eau.
- Utiliser un procédé filtrant approprié et bien dimensionné.
- La pluie, l’alliée de la piscine : dans la plupart des régions, la pluviométrie permet d’apporter une partie de l’apport en eau nécessaire pour le renouvellement annuel. La piscine devient un réservoir récupérateur d’eau et agit comme un tampon lors des violents orages dévastateurs. En France, une piscine reçoit entre 60 cm à 120 cm d’eau de pluie chaque année.
Une consommation énergétique réduite
En 40 ans, les avancées technologiques et l’amélioration des équipements de piscines ont permis de réduire drastiquement la consommation d’énergie liée à la piscine. Plusieurs chantiers ont été entrepris par les professionnels pour arriver à ces résultats :
- Les systèmes de chauffage : la consommation a été divisée par 9,5 en 40 ans. Ces systèmes consommaient environ 15 000 kW par an en 1980, avec un rendement faible de 1. En 2015, l’estimation de cette consommation était passée à 1570 kW/h/an, avec une pompe à chaleur ayant un rendement élevé entre 4 à 7.
- La filtration : les systèmes de filtration consomment 6,5 fois moins d’énergie qu’il y a 40 ans. En 1980, une pompe de filtration permettait de filtrer 25 m3/h pour une consommation annuelle de 5600 kW. Aujourd’hui, les piscines peuvent être équipées d’une pompe à vitesse variable pour une consommation énergétique annuelle à seulement 860 kW/h/an.
- L’automatisation du bassin permet de piloter la pompe de la piscine et de la faire tourner seulement les heures nécessaires en fonction de la température de l’eau, générant ainsi de substantielles économies d’énergie.
- Les éclairages : les éclairages sont près de 40 fois moins énergivores aujourd’hui qu’il y a 40 ans. Dans les années 1980, une piscine familiale devait être équipée de 2 ampoules à incandescence en moyenne, d’une puissance de 300 watts chacune. Aujourd’hui, une LED de 15 watts suffit à éclairer un bassin.
Les conseils de professionnels
Les professionnels promeuvent également les bonnes pratiques auprès des usagers, telles que l’installation d’une couverture ou d’un abri afin d’éviter les déperditions de chaleur et l’accumulation d’impuretés, ou encore un nettoyage régulier du bassin et des filtres.
Un traitement de l’eau raisonné
La désinfection de l’eau de piscine répond à des enjeux de santé publique et permet d’éliminer les bactéries et virus et de maintenir une eau propre. Les produits de traitements utilisés sont les mêmes que ceux utilisés pour le réseau d’eau potable des villes et disposent chacun d’une norme européenne.
Rappelons que pour une piscine, 80% de la qualité de l’eau provient de la filtration et 20 % seulement de l’utilisation des produits de traitement de l’eau. Le chlore est le désinfectant le plus courant et le plus connu pour traiter l’eau de piscine ou rendre l’eau potable. Selon les professionnels de la piscine, la concentration en chlore dans un bassin est en moyenne de 1 mg/l. En comparaison, la concentration moyenne en chlore dans les circuits de distribution des eaux de consommation humaine se situe entre 0,2 et 0,5 mg/l.
Pour maintenir un taux de désinfectant optimal, il existe aujourd’hui des appareils automatiques permettant de toujours respecter la juste quantité nécessaire et réduisant les risques de sous ou surconsommation de produit.
Des alternatives au chlore en galet en voie de généralisation
D’importants progrès ont été faits dans le domaine des produits de traitement et de nombreuses alternatives au chlore en galet, utilisé exclusivement dans les années 80, ont vu le jour, comme le traitement par électrolyse, ozone ou UV.
La piscine traitée par l’électrolyse de sel devient de plus en plus populaire aux yeux des acheteurs de piscine. 28 % du parc en est équipé et désormais près d’une piscine sur deux est vendue avec une électrolyse de sel. L’électrolyseur transforme le sel en chlore inodore et désinfecte l’eau de la piscine. L’eau est très faiblement salée de 1 à 3g/l.
Le traitement à l’ozone est également une solution de traitement de l’eau alternative. L’ozone est un gaz généré à partir de dioxygène, notamment utilisé pour traiter les eaux de consommation courante. Pour traiter la piscine à l’ozone, il est nécessaire de s’équiper d’un ozonateur, appareil permettant de créer de l’ozone. L’ozone nécessite l’ajout d’un produit additionnel pour compléter la désinfection au moment de la baignade.
Les UV générés par un appareil sont également une solution de traitement de l’eau alternative. S’agissant d’un procédé physique, il est nécessaire d’ajouter un produit rémanent qui permet de conserver les propriétés désinfectantes de l’eau de piscine.