- Des constructions en repli de -15 % sur 9 mois 2023 vs 9 mois 2022
- Mais un marché porteur : +8,6 % de constructions comparé à 9 mois 2019
- Un rêve persistant : 4 propriétaires de terrains piscinables sur 10 souhaitent une piscine dans leur jardin
- Les professionnels mobilisés pour favoriser les bons gestes d’économie d’eau
Entravé par l’inflation, les arbitrages budgétaires des Français et la stigmatisation du secteur dans le contexte des restrictions d’eau de l’été, Le marché des piscines est malmené. Ainsi, sur les 9 premiers mois 2023, le nombre de piscines construites enregistre un repli de -15 % par rapport à la même période en 2022, après des années 2020 et 2021 de fortes croissances. Cependant, les constructions continuent de progresser sur un rythme supérieur à la période pré-covid : +8,6 % sur 9 mois 2023 vs 9 mois 2019.
Les circonstances défavorables ne semblent en effet pas contrarier l’envie de piscines des Français. Dans une situation où certains ont envie de loisirs et de bien-être à domicile pour éviter les dépenses à l’extérieur et de restreindre leurs trajets et voyages pour diminuer leur empreinte carbone, la piscine a en effet de nombreux atouts à faire valoir. D’autant qu’il s’agit également d’un moyen convivial et facile d’accès pour se rafraîchir chez soi en période de fortes chaleurs.
Ainsi, d’après les récentes enquêtes menées ces derniers mois par l’Institut CSA pour la FPP, 4 possesseurs de terrains piscinables sur 10 émettent le souhait de disposer d’une piscine dans leur jardin. Parmi eux, 71% confient que les restrictions d’usage de l’eau en période de sécheresse ne remettent pas en cause leur volonté.[1]
C’est pourquoi la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa (FPP), qui réunit plus de 1 500 entreprises du secteur, continue de travailler à répondre aux attentes des Français en plaçant la préservation de l’environnement et les économies d’eau au cœur de ses priorités.
Les professionnels mobilisés pour des piscines toujours plus économes en eau
Avant-gardiste en la matière, elle a créé une Commission Développement Durable sur le sujet dès 2006 et son Label Propiscines® intègre l’environnement et la gestion de l’eau depuis son lancement en 2012. Aujourd’hui, face à l’urgence des enjeux liés aux économies d’eau, la FPP est passée à la vitesse supérieure en capitalisant sur son expertise. Elle a notamment créé au printemps dernier une Charte sur les économies d’eau qui réunit déjà 200 entreprises signataires. Fin octobre, elle a organisé un séminaire stratégique pour définir de nouvelles pistes de travail collectives. Outre le projet d’objectiver le rôle des couvertures et des abris dans la limitation de l’évaporation par des tests en laboratoire, les professionnels ont approuvé le développement d’un Calculateur exclusif sur l’utilisation d’eau des piscines. Par ailleurs, la FPP poursuit sa collaboration internationale avec la WAPSA (World Alliance for Pool and Spa Associations), qui a récemment réuni 21 pays et partagé leurs expériences sur le sujet.
Un calculateur d’utilisation d’eau inédit pour renforcer les économies
Conçu avec des ingénieurs environnementaux, dont un nouveau collaborateur intégré au sein de l’équipe de la FPP, le calculateur d’utilisation d’eau des piscines est un nouvel outil complexe, qui prend en compte une quinzaine de paramètres. Il évalue ainsi précisément la quantité d’eau utilisée par une piscine afin d’identifier les meilleurs leviers à actionner pour la réduire. Une fois finalisé, il sera mis à disposition du grand public dans une version simplifiée pour établir des auto-diagnostiques et fournir des préconisations sur mesure. La FPP envisage également de le soumettre à la validation d’un cabinet d’études indépendant.
Sa première version a d’ores et déjà permis de déterminer que la consommation moyenne annuelle d’une piscine familiale de taille moyenne de 4x 8 m était précédemment largement surévaluée. Suivant les préconisations des professionnels du secteur, un bassin jamais vidé, même partiellement – en particulier en adoptant l’hivernage actif – ne consomme en effet que 7 m3 d’eau par an. Avec un parc estimé à environ 3 384 000 piscines à fin 2022, cette utilisation ne représente que 0,06 % de la consommation d’eau nationale (hors premier remplissage : 0,02 % pour les nouvelles piscines en 2022), soit environ 21,6 millions de m3 d’eau par an. Un chiffre qui reste très loin des 1 milliard de m3 d’eau gaspillée dans les fuites d’un réseau d’eau potable français vieillissant[2].
Une puissante campagne de sensibilisation aux bons gestes
Pour aller encore plus loin dans les économies d’eau, la FPP lance une grande campagne de sensibilisation des propriétaires de piscines. En effet, des gestes simples peuvent avoir une incidence très notable sur les économies d’eau, comme le fait de fermer sa couverture ou son abri dès la fin de la baignade ou de ne pas laver son filtre plus que nécessaire, etc. Pour le faire savoir, les professionnels ont notamment publié des affiches et des dépliants avant l’été et préparent une large diffusion des conseils à adopter pour le printemps 2024. En prenant de bonnes habitudes, les propriétaires de piscines préserveront la ressource en eau et diminueront leurs dépenses. La FPP souligne que les messages incitant à changer les habitudes ont déjà prouvé leur efficacité. Par exemple, l’an passé, l’incitation du Gouvernement à la sobriété énergétique a entraîné une diminution des consommations de gaz et d’électricité de 12 % en France entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023 comparé à la même période de 2018-2019, avant le Covid[3].
[1] Enquêtes quantitative et qualitative menée pour la FPP par l’Institut CSA en mai et septembre 2023
[2] 937 millions de m3 d’eau en 2020 selon l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement et l’Office de la biodiversité (OFB)
[3] Source : ministère de la Transition énergétique